S’inspirant à la fois des images de Carnaval chez Goya et des traditions hispaniques (et plus largement européennes, cf. Charles Fréger et le Wildermann), je propose une interprétation personnelle d’un costume pouvant potentiellement prendre place dans un défilé de Carnaval. Fait de détournements, de récupération de matériaux, le processus de sa fabrication lui-même pourrait être vue comme carnavalesque.

Si à l’origine, les premiers appareils d’enregistrement du son de la fin du XIXème siècle peuvent être considérés comme essentiellement des appareils de transcription du son par gravure et empreinte, j’en retourne ici le principe. Ces deux platines permettent la lecture et le jeu de disques gravés à l’eau-forte sur lesquels sont inscrits des lignes, des textures, créant autant de rythmes et de pulsations, inspirés de rythmiques traditionnelles hispaniques ou d’improvisations mi-sonores mi-visuelles.

Trois plaques de cuivre sont gravées par détournement de la technique de l’aquatinte : la poudre de colophane est dispersée sur une plaque soumise à une fréquence donnée, dont les vibrations organisent les grains selon des motifs.

Ces motifs, imprimés par superpositions et permutations, constituent les traces visuelles et fantomatiques de sons, donnant alors la vision d’accords potentiels, silencieux, irrémédiablement disparus.